Essai BMW 640i GT : une Série 7 sans la stature ?
Si la Série GT n’était pas une mauvaise idée, son succès a été plutôt mitigé à cause d’un style qui n’a pas su convaincre. Pourtant ses qualités étaient nombreuses, à commencer par un habitacle très généreux tout en proposant les qualités inhérentes à une grande berline BMW. La marque, forte de cette expérience, propose désormais une Série 6 GT qui se veut aussi spacieuse qu’élégante. Afin de vérifier si le pari est réussi, je me suis rendu en Corse afin d’en prendre le volant.
Texte : Frédéric Dhieux - Photos : Étienne Rovillé
Les habitudes ont la vie dure et nous ne sommes toujours pas habitués à voir des BMW bicorps ; pourtant dès le premier coup d’œil l’évidence frappe, la Série 6 GT relègue sa devancière au second plan d’un point de vue du design. L’allure pataude de la 5 GT avec son arrière trop haut peu glorieux laisse la place à des lignes plus fluides donnant une impression de berline coupée avec son toit fuyant sur l’arrière. Il faut dire que la nouvelle venue s’allonge de 9 cm pour atteindre 5,091 mètres, soit exactement la taille d’une Série 7, tandis que la hauteur diminue de 2 cm à 1,54 mètre. Exactement ce qu’il fallait pour la rendre un peu plus gracieuse, pour autant elle ne bénéficie toujours pas du charisme et du côté statutaire des berlines et limousines de la marque.
Espace bien-être
Avant de me mettre à l’aise, il me faut passer au vestiaire pour me débarrasser de mes affaires et en la matière j’ai de quoi faire. Avec un volume de 610 litres à l’accès très facile grâce au hayon, le coffre à des allures de cellier tant il est pratique. En cas de besoin, je peux même rabattre la banquette arrière afin de bénéficier de 1 800 litres de chargement, ce qui n’est pas mon cas aujourd’hui.
Confort, dynamisme et toutes sortes de qualités
C’est décevant, car le plumage aux connotations dynamique allié au 6 cylindres et à la ligne biturbo de 3,0 litres pouvait laisser penser à une sonorité sportive. D’autant que ce moteur délivre tout de même la belle puissance de 340 ch en plus d’un couple de 450 Nm de 1 380 à 5 200 tr/min. D’un autre côté, c’est une bonne chose puisque je me trouve dans une voiture particulièrement dédiée aux longs trajets et la très belle insonorisation sera un véritable atout dans ces conditions.
Le sud de la Corse, notamment sur ce trajet, offre la spécificité d’ignorer ce qu’est une ligne droite, préférant les enchaînements de courbes à l’infini. Le terrain idéal pour tester à la fois les suspensions pneumatiques à l’avant (option) et à l’arrière (de série) ainsi que le système à quatre roues motrices et directrices. Je ne vais pas m’étendre longuement sur le sujet, c’est du très bon niveau tant le poids de 1 910 kg et la longueur de limousine ne se ressentent aucunement à la conduite. La 640i GT avale les virages comme elle avale les aspérités de la route, avec une facilité déconcertante, mais sans jamais vous faire oublier que c’est vous qui êtes aux commandes. De fait, il ne faut pas l’oublier, car derrière la facilité se cachent de belles performances avec un 0 à 100 km/h couvert en 5,3 secondes. Le moteur répond systématiquement à mes sollicitations, a fortiori lorsque j’enclenche le mode sport qui m’apporte la sonorité manquante en plus d’une réactivité nettement accrue. Les rares erreurs de tracé, aussi appelées courtes lignes droites, permettent de s’apercevoir de la vigueur permanente de ce moteur et des mises en vitesses – excessives – particulièrement efficaces. |