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Essai Peugeot 508 SW HDi : Affaire de famille

La Peugeot 508, première du nom, était une voiture sympa et agréable à conduire, mais d’une esthétique relativement fade. L’arrivée de la phase 2 et de son restylage a complètement changé la donne, la berline sochalienne devenant franchement désirable. Lorsque mon rédac chef m’a proposé de faire l’essai d’une HDI 150 en version SW et finition GT Line, j’ai bien entendu accepté, mais il me fallait faire ça bien : un test complet en rapport avec la voiture.

Texte & Photos : Étienne Rovillé

Pour ce faire, j’embarque donc ma compagne et mes enfants (enfin, n'en ayant pas encore, ce sont mes parents qui se feront un malin plaisir de jouer le rôle – l'occasion d'assouvir une "vengeance" peut-être...?). Je remplis le coffre de toutes sortes de choses, utiles ou futiles, et apprécie sa contenance de 560 L. Ce coffre est certes relativement grand et logeable, il est néanmoins très en retrait de celui de la Skoda Superb Combi et de ses 660 L.

Bel espace de vie

Ceci fait, j’installe mes deux « grands enfants » à l’arrière. L’intérieur cuir Nappa Tramontane avec surpiqûres rouges – tranchant joliment avec l’extérieur blanc nacré – les accueille généreusement en leur laissant un espace des plus corrects pour les jambes. Autant dire que de vrais enfants bénéficieraient d’un espace important.

À l’avant, les sièges GT sont enveloppants et offrent un bon maintien, mais semblent légèrement trop fermes. Ils sont réglables électriquement, chauffants et même massants pour le chauffeur. Tout ceci ne sera pas de trop pour effectuer un Paris-Strasbourg, par la nationale, en cette fraîche période de l’hiver. Chacun de nous ayant sa préférence pour ce qui est de la température, nous sommes ravis de trouver une climatisation quadrizone (en option).

Plutôt silencieuse (elle…)

Au démarrage, le 2,0 L diesel se fait entendre, a fortiori par ce temps froid, et il en sera de même lors des accélérations, qui nous gratifieront systématiquement d’un niveau sonore un peu élevé. Mais n’oublions pas que c’est avant tout une routière et, à vitesse stabilisée ou presque, notre Peugeot 508 s’avère silencieuse et seuls quelques bruits d’air ou de roulement sur mauvais revêtement viennent perturber un voyage agréable. Tout du moins pendant la première heure, jusqu’à ce que des voix s’élèvent à l’arrière, demandant de façon lancinante « c’est quand qu’on arrive?? » ou « c’est encore loin Strasbourg?? » Les enfants de cet âge ne dormant plus en voiture, nous jouerons avec les numéros de départements sur les immatriculations, jusqu’à ce qu’ils me mettent en défaut sur les chefs-lieux?!

Heureusement, parfois, les chérubins (…) m’incitent à doubler tel ou tel véhicule et, me sentant dans l’obligation de leur faire plaisir, je m’y attelle. Les 150 ch me secondent parfaitement et offrent de bonnes reprises, me permettant de dépasser en toute sécurité.

Quand on arrive en ville

Mes passagers avaient bien noté quelques têtes tournées et autres moues d’appréciation. L’arrivée en ville le confirme : notre 508 SW rencontre un succès auquel je ne m’attendais pas, jusqu’à ce préado qui me gratifiera d’un « Hey M’sieur, elle est trop belle votre voiture?! ». Peugeot réussit de nouveau à faire rêver les gens et ça, ça fait plaisir?!

Ce qui ne me fait pas rêver par contre, c’est de voir à quel point la consommation change en ville. Des 6,1 L/100 km de moyenne obtenus sur près de 500 km, il ne reste presque rien après quelques dizaines de kilomètres en agglomération. Je n’ai pas effectué de relevé précis, mais la moyenne, en ville, se situe vers les 8,5 – 9 L/100 km, malgré l’excellent et très doux Stop & Start.

Parquer notre 508 SW n’aura pas été mon exercice préféré de la journée, car ses 4,81 m me privent de certaines places. Par contre, une fois l’espace trouvé, la voiture est maniable et plutôt facile à garer et la caméra de recul aide bien pour la finition. Le petit plus serait tout de même d’indiquer le chemin que suivra le véhicule en fonction de l’angle des roues, toujours pratique.

Un joli détour

Après un bon Baeckeoffe, une balade digestive dans le quartier de la Petite France, quelques photos nocturnes et une nuit d’hôtel réparatrice, nous découvrons les quelques centimètres de neige tombés pendant notre sommeil. Je gratte les vitres et nous voilà repartis, en direction de l’Allemagne et de son autoroute numéro 5. De quoi se rendre compte que même à vitesse plus soutenue, la voiture garde une tenue de route sereine et un niveau sonore contenu. Je bifurque rapidement pour revenir en France, direction les Vosges.

Là, les chaussées sinueuses mettent en avant un comportement routier définitivement sain et dynamique, sans être au niveau de la récente Talisman équipée des 4 roues directrices. Quant au moteur, bien que nous soyons chargés, il ne demandera qu’un rétrogradage de temps à autre, mais ne rechignera pas à la relance en côte.

Les quelques centimètres de neige à Strasbourg se sont ici transformés en quelques décimètres, tout est recouvert d’un blanc immaculé, du sol à la canopée. Cette dernière, mes passagers arrière voudraient en profiter plus à travers l’immense et superbe toit panoramique que je n’ai pas gratté ce matin. Mon sexagénaire de fils me demandera d’ailleurs, avec toute la candeur de son jeune âge, pourquoi il n’y a pas d’essuie-glace de toit qui permettrait de profiter pleinement du paysage grandiose des Vosges enneigées.

À l’issue de cet aller-retour en Alsace, la 508 SW s’avère être une très bonne routière qui sait contenir sa consommation tant qu’elle reste dans ce rôle. Les sièges, tout comme les suspensions, gagneraient à un peu plus de souplesse (sur cette version GT Line), mais la voiture reste agréable sur la distance, tant à conduire qu’en tant que passager. Elle pèche sur le plan des technologies par rapport à certaines concurrentes, mais rien qui ne me semble rédhibitoire, l’ensemble demeurant homogène.