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Essai nouvelle Megane 4 : Une réussite

En France, le lancement d’une nouvelle Renault est toujours très attendu. C’est la marque nationale que tout le monde adore détester, mais que nombreux achètent. C’est au tour de la Megane IV de se plier au rituel en cette toute fin d’année. C’est dans les environs de Lisbonne que j’ai pris possession d’une DCI 130 ch gris Cosmos en finition Intens, afin de voir si la Megane a pris de bonnes résolutions.

Texte & Photos : Étienne Rovillé

20 ans, quel bel âge?! Nous commençons à nous émanciper, nous sommes jeunes et dynamiques et avons appris des erreurs de notre adolescence. C’est justement l’âge de la Megane. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a la vingtaine heureuse et assumée, à commencer par son nouveau style. Elle s’est souvent cherchée, mais, sans jamais être moche, elle n’arrivait pas à se mettre totalement en valeur. C’est désormais chose faite.

Du style à l’extérieur :

Le nouveau style Renault, dirigé par Laurens Van Der Acker, offre une véritable identité visuelle à la marque et la nouvelle compacte n’y déroge pas. À commencer par la face avant, qui gagne très nettement en caractère par rapport à une Megane 3 plutôt insipide. Un peu plus verticale, largement plus dessinée, cette face avant reprend tout le style de la Talisman avec une signature lumineuse, en forme de C, très réussie. L’arrière emprunte également la signature traversante de la berline. Ce que, à titre personnel, je n’aime pas spécialement sur cette dernière, mais qui me plaît franchement sur la Megane, sans doute une question de présence de malle ou non.

Les lignes ciselées, les ailes arrière galbées et la proportion de 2/3 – 1/3 de carrosserie et de surface vitrée aide à rendre l’allure dynamique, tout comme les dimensions globales. La nouvelle Megane est plus longue de 6 cm, mais plus basse de 2,5.

Et à l’intérieur :

La Megane 3 était une bonne voiture, mais sa présentation intérieure n’était plus digne de la concurrence. C’était fonctionnel, mais ça ne flattait pas le regard. C’était presque mignon tellement c’était naïf, l’adolescente qu’elle était se fichait bien de sa beauté intérieure, tout en se cherchant sur son style extérieur. Elle a trouvé les deux en même temps et l’habitacle n’a désormais plus rien à envier à la concurrence.

Avec ma finition Intens (3e niveau), proposée à partir de 28?800 €, je profitais du bel écran central et vertical de 8,7" équipé du système R-Link. L’ergonomie n’est pas parfaite lors d’une prise en main, mais une fois paramétré selon mon bon vouloir, il n’y a plus de problème. Contrairement à la Talisman, j’ai le plaisir de retrouver la commande de climatisation avec des boutons physiques et pratiques. La fausse bonne idée revient aux « boutons tactiles » de contrôle autour de l’écran, qui prennent toutes sortes de traces assez rapidement. À l’inverse, un très bon point pour l’affichage tête haute, que je suis ravi de voir arriver sur ce segment.

Les sièges en cuir, pour leur part, sont agréables à l’œil en plus de permettre un bon maintien. Je leur reproche tout de même de ne pas avoir de réglage lombaire, alors qu’à côté de ça ils sont massants et chauffants. Sur la longueur ils offrent un confort tout à fait acceptable, mais sur ce point-là, la nouvelle Opel Astra est un cran au-dessus. En parlant de l’assise, les dimensions en hausses profitent directement à l’habitacle avec, par exemple, 2 cm de plus aux jambes pour les passagers arrière, plus de place aux épaules ou encore un coffre de 434 L (+ 30 L) et jusqu’à 1?247 L grâce à une banquette rabattable 2/3 1/3.

Équipement complet :

À 20 ans, nous nous tenons éloignés de la prise de kilos. Notre Megane a décidément la belle vingtaine, à commencer par son poids. La Megane 3 était une des plus légères de la catégorie en son temps et à ce niveau-là, sur le papier, c’est le statu quo. Dans les faits, on note un gain de 90 kg, comblé par un équipement très nettement supérieur. Au final, elle se retrouve tout de même 100 kg plus lourde qu’une 308 II et sensiblement au même niveau que l’Astra, j’aurais aimé un effort supplémentaire.

Concernant l’équipement, justement, elle offre, entre autres, le régulateur de vitesse adaptatif, le easy park assist, le capteur 360 °, l’aide au freinage actif, la caméra de recul, l’alerte de franchissement de ligne, mais aussi le système de navigation avec commande vocale, le Multisens qui propose de choisir son mode de conduite ou encore la sono Bose très décente.

Agréable à conduire :

Le moteur DCI de 130 ch et 320 Nm offre un bon répondant en bas du compte-tours, me permettant de m’extraire ou de m’insérer aisément dans le flot de la circulation, notamment en ville, sans trop jouer du levier de vitesse. Les accélérations sont bonnes en début de compte-tours, mais s’effondrent un peu avant 4?000 tr/min. Un peu surprenant de prime abord, mais pas gênant à l’usage, d’autant qu’en conduite normale je n’ai pas besoin de la pousser au-delà. Je vous déconseille d’ailleurs d’aller si haut dans les tours, car le moteur crée alors une sorte de bourdonnement dans l’habitacle, pas très agréable. C’est dommage, car sinon cette nouvelle Megane est bien insonorisée, même dans cette version diesel. À vitesse constante, le moteur se fait quasiment muet et en phase d’accélération le niveau sonore reste bien contenu, exception faite de ce bourdonnement à partir de ce régime.

Les différentes commandes sont plutôt agréables à utiliser. Le volant offre une bonne consistance et la direction est précise, quant au pédalier il est relativement ferme et demandera un léger temps d’adaptation pour ceux qui ne sont pas habitués aux Renault. De mon côté, je trouve ça bien plus plaisant qu’un pédalier mou. La commande de boîte de vitesses pour sa part est surprenante. Elle est agréable lors des passages de vitesses paires, avec un bon guidage et verrouillage alors que les vitesses impaires vont se chercher très loin et le levier devient inconsistant tandis que le verrouillage n’est jamais très clair. Je suis tout de même curieux de vérifier si c’est le cas sur tous les exemplaires.

Bon comportement :

La nouvelle Renault Megane IV offre un comportement dynamique et des prestations routières de qualité. Son train avant précis, mais manquant un peu de mordant, me permet de placer la voiture où je le souhaite et de garder ma ligne en virage même à bonne allure. L’ensemble est plutôt neutre et sain, entendez par là qu’elle ne vous surprendra pas. En conduite normale et souple, pour tous les jours, elle marque un léger sous-virage en cas d’entrée zélée en virage. Par contre, il est tout à fait possible de la conduire de façon plus dynamique et dans ce cas l’arrière sait bouger légèrement afin de bien placer la voiture. En somme, elle est capable d’offrir un comportement rassurant pour monsieur et madame Tout-le-monde ou de devenir un peu joueuse pour ceux qui le souhaitent. L’amortissement ne souffre d’aucune critique en proposant un bon compromis entre confort et dynamisme tout en filtrant bien les irrégularités sur route désunie.

La nouvelle Megane était très attendue et l’on peut d’ores et déjà dire qu’elle mérite de rencontrer le succès. Pour sa vingtaine, elle s’offre un look très sympa, des prestations routières de qualité et un équipement complet pour un prix qui n’a pas trop gonflé. La consommation m’a semblé légèrement élevée avec un peu moins de 7 L/100 km de moyenne sur mon parcours, sans faire attention, mais descendre aux environs des 6 L me paraît tout à fait envisageable.

Note : 15/20

Bien vu :
- Moteur pêchu en bas
- Comportement routier
- Style intérieur et extérieur
- Plus typé confort que la Megane 3 …

A revoir :
- … Un peu de trop pour certains
- Bruit moteur au-delà de 4 000 tr/min
- Très léger manque de mordant du train avant