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Volkswagen Passat Alltrack

La Passat Alltrack est récente dans le catalogue de Volkswagen, ayant fait ses débuts sur la précédente génération seulement. Elle n’était d’ailleurs pas vraiment réussie, du moins esthétiquement, présentant sur la carrosserie des rajouts peu gracieux et mal incorporés. La nouvelle ne fait pas la même erreur et arrive avec un vrai style, réfléchi. L’intérieur également propose des spécificités propres au modèle. La marque allemande m’a convié en Corse, à Calvi plus précisément, pour en prendre le volant.

Texte : Étienne Rovillé - Photos : Étienne Rovillé

Elle est là, sur le parking, à m’attendre gentiment dans sa robe gris Tungstène. Elle me fait les yeux doux avec ses feux à LED, surlignés par la baguette de calandre supérieure chromée. En dessous, je découvre un avant spécifique avec une plaque de protection en acier inoxydable. J’en fais le tour et vois ses élargisseurs de passage de roue et bas de caisse anthracite, ainsi que les jantes Kalamata de 18 pouces (660 € en option). Toujours sur le côté, les coques de rétroviseurs s’affichent en chromé mat tandis que les barres de toit sont anodisées. À l’arrière, je trouve des feux LED et des sorties d’échappement trapézoïdales chromées. Divers logos « Alltrack » font également leur apparition, jusque sur les seuils de portes.

Dans l’habitacle, je découvre immédiatement le cuir Nappa beige (2 355 € en option) et l’ensemble des plastiques de la même couleur. L’harmonie est jolie, mais paraît facilement salissante et sensible aux rayures et autres taches, principalement pour ce qui est des plastiques. C’est dommage, mais je vous conseillerais une ambiance plus sombre, limitant un vieillissement visuel prématuré. L’intérieur de la Volvo V60 Cross Country essayée récemment, arborant des teintes similaires, m’a semblé moins sujet à ce souci. Je note également la présence du pack Voyage (990 €) offrant un toit ouvrant, une prise 230 V à l’arrière ainsi que des pare-soleil manuels sur les vitres latérales. Une fois bien installé dans les sièges, je découvre une nouvelle option, le Discover Pro (1 265 €) qui me fait profiter d’un écran de 8 pouces tactile et de multiples accessoires tels que la commande vocale, le lecteur de DVD ou encore « car-net » (les services connectés de Volkswagen).

Le siège conducteur est livré dans une version « ergo confort », avec en particulier l’allongement de l’assise. À l’utilisation, il s’avère avoir un maintien correct. L’ensemble des assises a gagné en confort par rapport aux anciennes Passat, avec des sièges et une banquette moins fermes. La version Alltrack bénéficie d’un pédalier en acier inoxydable, de « l’active info display » (écran multifonctions à la place des compteurs), mais aussi d’applications décoratives « Titane » sur la console centrale. Le gros point fort de la Passat SW et donc de l’Alltrack, c’est son immense coffre. Celui-ci offre un volume allant de 639 à 1 769 L, tout simplement l’un des plus grands de la catégorie. D’ailleurs, nous trouvons un bouton de chaque côté du coffre pour rabattre les sièges facilement, toujours pratique.

Il est temps de prendre la route.

Avec près de 4 m 80, je me dois d’être attentif dès que je quitte le parking. Je suis bien assisté par les capteurs tout autour de la carrosserie, me permettant de manœuvrer au plus près, sans jamais toucher. Je m’éloigne de l’aéroport pour rejoindre la D81B à la sortie de Calvi. Sur le peu de ville que j’ai fait, la Passat s’est montrée tout à fait civilisée, mais les suspensions ont fait preuve d’une fermeté sur les dos-d’âne qu’il me tarde de vérifier en off road. La départementale longe la très belle côte ouest de la Corse, en corniche, nous offrant sans cesse de superbes paysages avec vue sur la mer et ses abords escarpés. Elle présente par ailleurs un tracé sinueux, pas spécialement en bon état et relativement étroit. La direction de la Passat manque de fermeté à mon goût, et même en passant en mode « sport » (5 modes sont disponibles : Éco, Confort, Normal, Individuel et Off road) j’ai cette impression, dans une moindre mesure. Le moteur, un 2.0 TDI de 190 ch, pour sa part est tout à fait convaincant, déplaçant les 1 630 kg à vide sans encombre. Malheureusement, je le trouve mal secondé par la boîte de vitesses DSG à 6 rapports. Cette dernière se montre douce, je n’ai rien à dire là-dessus, mais dès que l’on a besoin d’effectuer un dépassement ou de relancer la machine, le « kick-down » se fait trop attendre, quel que soit le mode de conduite sélectionné. L’absence de palette au volant n’aide en rien et si je veux changer moi-même de rapport je dois le faire via le levier de vitesse… À quoi bon avoir une boîte auto du coup ? C’est dommage, car une fois qu’il réagit, le moteur fait preuve d’une vigueur remarquable.

Sur piste, la Volkswagen Passat Alltrack montre de belles capacités. Les 27,5 mm supplémentaires de la garde au sol sont bien loin d’être inutiles au même titre que les 400 Nm (de 1 750 à 3 000 tr/min) et m’ont permis de m’échapper un peu du bitume. J’ai pris plaisir à emprunter des chemins légèrement cassants et j’ai remercié à certains moments la marque allemande d’avoir mis une protection des soubassements. L’Alltrack est équipé de série de la transmission 4MOTION de type Haldex qui porte la puissance uniquement sur les roues avant en usage normal et transfère cette puissance aux roues arrière dans les proportions nécessaires en cas de besoin. Je dois dire qu’il m’a été utile et m’a permis de franchir des obstacles sans encombre là où une simple traction aurait demandé plus d’efforts, voire ne serait pas passée. Le mode de conduite « Off road » propose un assistant de freinage en descente, un ABS et un ESC optimisé pour le tout-terrain ou encore une courbe de la pédale d’accélérateur spécifique, évitant les accélérations brusques.

Comme toute berline, a fortiori allemande, elle offre une pléthore d’aides à la conduite telles que le régulateur de vitesse adaptatif ACC, le Front assist (assistance d’aide au freinage), la climatisation automatique tri zone, mais également le nouveau système Trailer Assist qui facilite les manœuvres avec une remorque. Cette dernière sera d’ailleurs reliée via le crochet d’attelage escamotable électriquement. Le prix de base de la Volkswagen Passat Alltrack 2.0 TDI DSG6 s’élève à 44 290 €, auquel il est possible de rajouter nombre d’options comme sur mon modèle d’essai. Outre celles déjà citées, il y a aussi la peinture métallisée à 60 €, le Dynamic side and lane assist à 1 240 € ou encore l’amortissement piloté à 1 250 €. Au total, pour repartir avec mon modèle il m’aurait fallu signer un chèque de près de 55 000 €.

En soi, cette nouvelle Passat Alltrack est une bonne voiture, bien équipée, qui fait bien le boulot, mais qui n’aura pas su me séduire. Le kick down de la DSG trop long à venir et l’amortissement un peu trop ferme (mais qui limite bien les mouvements de caisse d’avant en arrière) ne me conviennent pas. La consommation officielle de 5,1 L pour 100 km me paraît bien illusoire, surtout en finissant l’essai à plus de 9 L de moyenne (le hors-piste n’aidant vraiment pas).